lundi 14 avril 2014

Devinez quoi: Je suis allée voir 47 Ronin

Je n'ai pas exactement pour habitude d'aller au cinéma. Plus exactement, j'ai dû y aller tout au plus une dizaine de fois dans ma vie. Je ne suis pas une cinéphile (ce ne sont pas les 4 films et demi que j'ai vu qui vont me contredire!), et la télévision et moi entretenons une relation à distance. Très grande distance. 

Je vous dirais bien pour me donner un côté hipster que ce qui m'a poussée à aller voir le film 47 Ronin de Carl Erik Rinsch, ce sont toutes les critiques négatives que ce film a reçu...

Mouaip, mais n'allant déjà pas voir les "bons" films au cinoche....

Après coup, je me suis trouvée pour excuse que c'était le thème-même du film qui m'avait tapée dans l'oeil . Un japon féodal, des yokais (j'imagine?), la notion d'honneur, l'ambiance... et le japon un peu en général en fait....


Tout cela, c'eut été ma véritable excuse si ce cher personnage n'avait pas fait parti du casting.


 [Je me suis permis d'emprunter l'affiche au site AlloCiné. Puissent-il me pardonner un jour!]

Manque de bol, Keanu Reeves faisant parti de la très longue liste des deux acteurs qui me vendent du rêve, mon avis sur ce film ne pouvait être qu'orienté vers du positif. Eh, ne commencez pas à me juger! Dois-je vous rappeler vos abominables cours de <insérer nom > avec Monsieur/Madame X et son corps si [CENSORED] que finalement les cours: "C'est pas si mal"? C'est bon, la mémoire vous revient?


Une petite critique pour la route?

 Cela étant, même en passant outre ça, j'ai du mal à bien comprendre pourquoi ce film s'est viandé. A ce point, j'entends. 

Sur le plan artistique, 47 Ronin, sans être un outsider, est plus qu'honnête. Les décors sont extrêmement beaux et réalistes - à défaut de réel. Ils sont d'une finesse et pose une ambiance parfaite pour un japon mi-mythologique, mi-féodal. Et hormis les cerisiers en fleurs, il ne fait pas "trop" pour peu que l'on ne soit pas pointilleux - je ne suis jamais allée au Japon mais j'ai quelques gros doutes quant à la ressemblance du paysage tel qu'il est avec celui tel qu'il est fantasmé par nous autres, petits occidentaux. Et quand on pense que tout ça, c'est du décor studio...

 Mon unique reproche quant à la patte artistique de ce film est très subjectif: c'est le manque d'exubérance orientale ou le "Quitte à nous balancer dans quelque chose d'exotique, autant le faire jusqu'au bout!". Me doutant pour autant que 12 dragons, 3 forêts mystiques, 47 yokais d'espèces différentes et une trentaine de vestiges Aïnous aurait très certainement fait "un peu surenchère", je suis déjà bien contente de la variété proposée et -surtout!- de sa qualité. Certes, le film ne fait sans doute pas assez "japonais", mais je reste d'avis qu'il vaut mieux cela que trop de japonaiseries.

Mes reproches quant à la musique sont plus objectifs: le violon. (Oui, toi aussi, tu peux faire des reproches en deux mots, parfaitement.)

Pourquoi diable tant de violons?! Mais tout simplement parce que nous voici dans une sempiternelle production américaine - et qui dit production américaine, dit rire bien gras à base de pipi/caca ou du pathos* à la pelle. Ai-je besoin de préciser à quelle catégorie appartient ce film? 
Rien ne vaut le violon après tout pour balancer du malheur, du pathos, de la pitié à la face de chaque spectateur [Les pleureurs intempestifs ont déjà appris à fuir cette instrument comme la peste!]. Et au fond, où se situe le problème, puisque le film a son lot de situation dramatique et que le violon s'y prête si bien? L'ennui, selon moi, c'est que le violon représente la musique occidentale par excellence. Et son ambiance avec. Ainsi, sous couvert de "PLEURE PUBLIC, VAS-Y PLEURE!", le son du violon biaise par la même occasion l'ambiance plus asiatique que le film cherche à fournir par ses images et ses quelques sons de flûtes et de tambours. Je ne dis pas que toute la musique doit être changer - seulement que l'on aurait pu foutre le feu au violoniste à certains moments du film (Ce qui aurait fait de sacré économie d'éclairage en plus, fichtre.). Je terminerais en ajoutant que le seul passage où le violon se mariait magnifiquement bien avec le film s'avère être la scène sur l'île des Hollandais. Coïncidence? Je ne crois pas.

L'une des critiques les plus récurrentes, tout du moins d'après le Vlog de Durendal au sujet de 47 Ronin, serait que le film regorge de clichés. A la réponse de Durendal qui me parait assez convaincante [Les textes anciens d'où ont découlé la pléthore de textes plus modernes sont par définition "clichés" puisque revisités depuis des siècles.], j'ajouterais en toute distinction et avec délicatesse:

Cliché, vraiment? Est-ce donc à moi de rappeler à l'humanité le nombre de films, aux thématiques/dialogues/trames/situation justement clichés, que cette même humanité a hissé au rang de chef d'oeuvre/ Blockbuster/... - en tout cas, au rang de succès? N'allez pas me dire que les clichés de Titanic, d'Avatar (diantre!), du Roi Lion (Pas le visageeuuuh...!), du Seigneur des Anneaux (POSE CE FLINGUE!) passent, mais pas ceux de 47 Ronin? (On la sent bien ma culture cinématographique pourrie cette fois, n'est-ce pas?)

Le souci avec ce dernier reproche, c'est qu'il est applicable à toutes les oeuvres de fiction parus, de l’Épopée de Gilgamesh à Twilight en passant par Tristan&Iseult et Les Misérables. Eh oui, il n'y a pas non plus des billions de trillions de grands thèmes dans notre imaginaire collectif. Parler de la mort, de l'amour, de la vengeance, de la peur, de la solitude, de l'honneur est un cliché impardonnable puisque depuis des milliers d'années l'on ne fait qu'en parler. Et pourtant, l'on continue. Quitte à faire de la philosophie de contoire, j'ajouterais même que l'Homme ne fonctionne que par clichés, plus ou moins bien ajustés pour ne pas exaspérés. Et mon avis vaut ce qu'il vaut, mais il y a mille fois plus exaspérant et pourtant mille fois plus aimée du public que ce film. 

Et donc oui, ce film n'est pas un chef-d’œuvre absolu. Oui la trame aurait très certainement pu être obtenue en balançant une cassette de Super Mario Bros, un feutre d'Al Capone et 500 gr de riz cantonais dans un mixeur. Oui, les combats, qu'on les fasse au sabre-laser ou au katana, reviennent au même. Mais 47 Ronin reste un divertissement. Qui pour ma part m'a vendu un peu de rêve et qui s'est tout de même permis quelques écarts avec les sempiternelles fins hollywoodiennes. 

De ce fait, malgré les critiques et la chute vertigineuse du film, je vous invite à aller le voir/l'acheter et surtout vous forger votre propre avis à son sujet. [Evitez de le pirater quand même, je vais encore avoir des emmerd' après...]

(Par contre, si tu reviens pour me dire que tu ne l'as pas aimé, j'te pète les dents avec tout mon amour!)


Epilogue

Je n'ai jamais trop été douée pour les débuts autres qu'In Medias Res. Faisons donc comme si nous nous connaissions depuis toujours. Et par la même occasion, autant commencer avec quelque chose d'aussi gentil que mon avis sur un film que tout le monde n'a pas aimé et que j'ai adoré. 
Je vous remercie d'avoir lu ce premier article et vous souhaite à bientôt pour de prochaines aventures!

(Mention spéciale à la pléthore de gens qui m'ont vivement encouragé à aller voir Noé plutôt que 47 Ronin: Je vous zut de tout mon coeur! :D )